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L’intégrité scientifique : parlons-en ! - 29 janvier 2016

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Présentation

L’intégrité scientifique est une valeur fondamentale dont la défense nécessite vigilance et exigence de la part de l’ensemble des acteurs de la recherche.

Retrouvez les vidéos du colloque Intégrité Scientifique du 29 janvier 2016 en cliquant ici.

La production de connaissances fiables, reproductible et enrichissantes requiert rigueur et exigence intellectuelle et morale. Au-delà des fraudes avérées, des manquements à l’intégrité scientifique sont souvent tolérés, voire acceptés par les milieux de la recherche : sélection des résultats expérimentaux en fonction des idées préconçues, fractionnement des données pour augmenter le nombre des publications, omission de résultats antérieurement publiés, utilisation de tests statistiques inappropriés, etc. Ces fautes, vénielles en apparence, acceptées subrepticement et passivement par les milieux de la recherche, doivent être prises au sérieux car elles ouvrent la porte à des comportements plus graves.  Certains chercheurs ne résistent pas aux forces considérables engendrées par la compétition, la nécessité d’obtenir des financements, de publier, de valoriser ou de communiquer sans limites. 

Des mesures de bonnes pratiques ont été identifiées pour s’opposer aux inconduites : disponibilité et accès pour tous aux données sources ; protocoles détaillés revus par des pairs ; respect des collaborateurs ; information des personnes se prêtant aux recherches cliniques ; allocation explicite de la paternité des travaux ; respect de  l’indépendance vis-à-vis des financeurs ; évitement ou à tout le moins déclaration des conflits d’intérêts.

Des progrès ont été réalisés : consignation des expériences dans des cahiers de laboratoire numérotés appartenant à l’institution et archivés suffisamment longtemps (dans les fraudes, on apprend souvent que les documents sources ont malheureusement disparu !), revues scientifiques demandant d’expliciter la participation précise des signataires d’une publication, vérification de l’absence de plagiat par traitement logiciel des données… Ces règles doivent être modulées et déclinées en fonction des usages des différents domaines de recherche, afin de conjuguer intégrité et efficacité.

En France, l’ensemble des acteurs de la recherche prend conscience de l’importance de ce sujet. En janvier 2015, la Conférence des Présidents d’Université et les grands organismes de recherche publique ont signé une charte nationale de déontologie des métiers de la recherche. Ce grand pas franchi, les établissements doivent se saisir de ce texte, le diffuser largement et le décliner en actions notamment à tous les niveaux de la formation universitaire.

Le M.U.R.S. (Mouvement Universel pour la Responsabilité Scientifique), créé en 1974, présidé par Jean Dausset, puis par Jean Jouzel, médaille d’or  du CNRS, a lancé récemment M.U.R.S.-I.S., à l’initiative de Cédric Villani, Claude Huriet et de Claudie Haigneré. L’intégrité est en effet partie intégrante de la responsabilité scientifique. Le M.U.R.S. contribuera par sa participation aux réseaux européens et internationaux pour l’intégrité scientifique.

L’université de Bordeaux a été pionnière dans ce domaine en adoptant en janvier 2012 une charte relative à l’intégrité scientifique et à la gestion des conflits d’intérêt. Aujourd’hui, l’université est toujours engagée dans cette démarche et se propose d’accueillir en partenariat avec le M.U.R.S. le premier colloque universitaire sur l’intégrité scientifique en France. La formation sera au cœur des préoccupations des participants à cette première manifestation. En effet, la culture de l’intégrité scientifique doit être respectée et diffusée par toutes les institutions de recherche à tous les stades de la vie professionnelle des chercheurs. C’est à ce prix que la société pourra préserver la confiance qu‘elle accorde à la recherche, et que les chercheurs, assumant pleinement leurs responsabilités, continueront d'être fiers de leur rôle moteur au service du progrès.